11-12/1914 La Bataille d’YPRES (Belgique)

Dimanche ler Novembre 1914
  • 7 H ABBEVILLE,
  • 8H30 NOYELLES , Les dames nous offre du café au lait, nous apercevons la mer,
  • ­ST VALERY                   
  • 13 H CALAIS,
  • 16 H HAZEBROUCK, des officiers Anglais abattent un aéroplane.
  • 17 H, à la nuit, nous arrivons à ESQUELBECQ, débarquement sans quai. Heureusement il fait clair de lune.
  • Départ, traversé de villages éclairés.
  • 19 H 30, arrivée à WORMHOUT, les deux cantonnements des hommes étant trop éloignés, nous logeons tous ensembles auprès du parc. Nous dînons dans un château très confortable. Le propriétaire nous offre quelques bouteilles de vin. Nous l’invitons à prendre le thé avec sa Dame. Je couche à l’autre bout du village chez une vieille demoiselle. Un petit lit.
Lundi 2 Novembre 1914

Ma propriétaire m’offre le café. Nous faisons en ville quelques achats. Il reste des quantités de choses… Un officier d’Etat Major nous dit de partir le plus tôt possible. Déjeuner. Départ 13H30.

16 H arrivons à REXPOEDE. Les hommes sont cantonnés dans l’école à coté du parc. Nous dînons chez l’institutrice. BOURGETEL se casse un bras. Nous prenons l’apéritif au café, ça n’arrive pas souvent. Je couche avec RESCH chez une vieille demoiselle. Chacun a une immense chambre, un grand lit, et de tout petit drap.

Mardi 3 Novembre 1914

Réveil à 5H30. Départ à 7H. Itinéraire baroque : OOST-CAPPEL,( frontière Franco-Belge ndlr) ROESBRUGGE, BEVEREN,

11H 30 IZENBERGE, Le parc et les hommes sont installés dans une ferme, à 1500 m du village. I1 y a déjà des réfugiés. Il faut se serrer. Je déjeune avec LAVOISIER dans une petite maison neuve très convenable. Salle à manger au rez-de-chaussée sur la rue. Le cultivateur y est entré depuis 6 mois.

Les caissons pleins rentrent avec RESCH et le Capitaine. Le Capitaine est furieux parce que personne ne l’attendait. Pendant ce temps on cherche une chambre. C’est malheureusement difficile de se faire comprendre par ces Flamands. Le vicaire que nous rencontrons nous offre le café et nous guide dans nos recherches. I1 nous trouve finalement 2 chambres dans une ferme assez éloignée. Finalement nous en trouvons une plus prés pour RESCH, chez EUPHRASIE, qu’il faut monnayer pour avoir quelque chose . Une autre pour la forme à moi au bout du village.

Mercredi 4 Novembre 1914

Nous allons prendre le café chez le vicaire qui nous avait invités.

Le Capitaine ROULAND me colle une           à 21 H dans les parcs à les cartoucher. I1 pleut à torrents, c’est très amusant ! Je visite un bistrot dans lequel les Belges chantent à tue tête. Le jour des 2ème et 3ème SM.

Jeudi 5 Novembre 1914

Promenade à HONDSCHOOTE, avec le Capitaine. Visite de la Cathédrale. Mairie assez curieuse surtout le au de chaume.

Pendant notre absence RESCH ravitaille à OOSTVLETEREN.

Vendredi 6 Novembre 1914

Promenade à HONDSCHOOTE avec MARTEAU. Nous allons jusqu’à la gare. 20 H je pars ravitailler à OOSTVLETEREN, brouillard, froid, obscurité. Le trompette me conduit. Parc formé à gauche à quelques hm avant le village. Les échelons viennent se ravitailler.

Samedi 7 Novembre 1914

Rentrons à 1 H 30  Les caissons vides partent à 7 H pour DUNKERQUE avec RESCH et Le Capitaine. Je fais la grasse matinée. Après midi à FURNES, joli ville, beaucoup de troupes Belges.

En rentrant chez ma propriétaire, je trouve des artilleurs Belges en train de boire et chanter. On m’offre du vin que j’ai accepté. Certains des Belges sont souls comme des barriques.

Les caissons de DUNKERQUE rentrent à minuit.

Dimanche 8 Novembre 1914

Messe à la Chapelle. Trop pleine – Impossible d’entrer, promenade à cheval aux environs.

Lundi 9 Novembre 1914

Le Capitaine ROULAND aime RESCH en minimum de confiance Je vais me promener à FURNES avec le Capitaine.

Mardi 10 Novembre 1914

Promenade à HONDSCHOOTE avec MARTEAU.

19 H je pars ravitailler. I1 parait que c’est très pressé. Nuit noire. Je me trompe de chemin. I1 faut faire demi-tour dans un chemin étroit. La première voiture casse son timon. Je fais décrocher les trans des autres. On trotte malgré la nuit. A OOSTVLETEREN personne. Au Quartier Général de la 38ème Division, on m’ emmène au téléphoniste. Je demande le Colonel POTIER. Une heure après j’ai sa réponse, il faut aller à RENINGE( RŒNNYK). Avant RŒNNYK je forme le parc dans un pré. A minuit arrive l’ agent de liaison des échelons. Il parait qu’il est tombé quelques obus.

Mercredi 11 Novembre 1914

Des fusées éclairantes sont lancées à chaque moments. Le ravitaillement est enfin terminé à 4H 30.

Nous rentrons à IZENBERGE à 7 H. Je bois une tasse de chocolat et vais me coucher jusqu’à 10 H

RESCH part à 11 H pour BEVEREN

Jeudi 12 Novembre 1914

RESCH rentre à 14H. Le Capitaine est parti à 19H

Vendredi 13 Novembre 1914

Nous louons un poêle pour notre salle à manger dans laquelle on gèle. Le Capitaine rentre pour déjeuner.

Nous fêtons la Saint RENE au dîner

Samedi 14 Novembre 1914

Départ 15H30. Ravitaillement à BEVEREN sur la route par une autre SM. Déjeuner à BEVEREN avec le Sous-lieutenant DELHAUMIERE et l’adjudant. Nous partons à 16 H pour ravitailler le 60ème et le 61ème . Nuit noire . A FORTEM, personne. Je vais trouver un officier Belge qui téléphone à l’amiral. J’apprend que le bataillon est entre TATHEN et OUDEKAPELLE. Heureusement qu’il y a le sous/chef de la 3ème SM qui me conduit aux échelons. Rentrons à IZEKYL ( Izenberg ?) à 2 H.

Dimanche 15 Novembre 1914

Notre propriétaire nous demande si nous pouvons trouver une chambre ailleurs, car elle a des parents qui doivent venir chez elle. Nous cherchons et en trouvons 3car   ne tiens pas à rester chez EUPHASIA

Lundi 16 Novembre 1914

 Je m’installe dans ma nouvelle chambre au 1er étage d’un estaminet. A coté un grand grenier dans lequel couchent des hommes. Le soir une bande de soldats qui dinent au rez de chaussée font bien du bruit jusqu’à 9 H30. D’autres jouent aux cartes à coté

Mardi 17 Novembre 1914

Je suis réveillé de bon matin par les clients de l’estaminet

Mercredi 18 Novembre 1914

Après midi, promenade à HONDSCHOOTE avec le capitaine

19 H Ordre de départ pour 21 H. Il parait que les Belges nous jouent un sale tour de demander le village pour eux seuls. Nous déménageons en toute hâte. Promenade dans la nuit, nous faisons un très long détour par SAINT RIJKERS, qui se compose de fermes isolées – Arrivée à 23 H après des haltes aussi longues que nombreuses, à un carrefour ou je trouve le capitaine qui n’a pas vu de logement, parti bien avant nous – Le parc est formé – Il commence à geler

2 sections sont empilées dans la même ferme – Une partie de la 3ème section va coucher dehors – Nous sommes sur le paille dans une grande salle à manger, c’est déjà ça. Cependant je sens toute le nuit un courant d’air très désagréable dans le dos – J’attribue ça à la porte de la cour – le lendemain je m’apercois que                        c’est  qui existe dans les murs sous notre litière de paille 

Jeudi 19 Novembre 1914

Nous déménageons à nouveau. Installation dans une autre ferme. Les hommes sont moins serrés. Le capitaine a un lit. Nous trois par terre dans la salle à manger. Il y a aussi du feu. Le parc est en face de l’autre coté de la route. Le soir concert chez les sous officiers dans la salle à manger d’en face – Tours de carte par ROUX, Chansons d’actualités par les auteurs, Phonographe…

Lundi 23 Novembre 1914

Je pars chercher des colis à FURNES (VEURNE). Je ramène un tas de colis postaux pour le 32ème qui viennent de VALENCE – et un officier adjoint au Capitaine ROULAND, le Lieutenant HERKU, 54 ans qui a rengagé depuis le début de la guerre

Je le présente au Capitaine ROULAND qui a l’air épaté, il ne croyait pas qu’on donnerait suite à sa demande.

Il gèle toujours – On peut déjà glisser sur la mare.

Les sous-officiers nous offrent le champagne

Mardi 24 Novembre 1914

Léger dégel – Verglas –                        pour les chevaux – réquisition de perches à houblon  Difficultés de s’entendre avec ces belges – je trouve un interprète

Installation de la 2ème section dans une autre ferme

Vendredi 27 Novembre 1914

Promenade à la PANNE avec le Capitaine et nos ordonnances Départ 11H, arrivée 13 H, nous passons 1 H à chercher un abri pour nos chevaux et le(la personne ou bistrot ?)  que nous a indiqué RESCH et que nous ne trouvons pas. Les fantassins manœuvre sur la plage – l’artillerie sur la promenade – Nous déjeunons à l’Hôtel  ( ? Tarturel ?) – C’est long, moins cher et très ordinaire – Tournée chez les commerçants – Il y a des tas de choses – Beaucoup d’animation, beaucoup de civils, des tas de Belges – Retour à 19 H

Les sous officiers rentrent à dîner pour Fêter la Saint Nicolas – Ils ont bien fait les choses – Coucher minuit

Samedi 28 Novembre 1914

Je fais construire quelques obstacles à coté du parc pour faire sauter mon cheval

Dimanche 29 Novembre 1914

RESCH a invité un de ses amis à déjeuner  C’est un            qui doit être du Midi – Il a raconté des tas de mensonges – Après déjeuner, je pars.

OOSTVLETEREN : je surveille le ravitaillement – Dîner au restaurant de l’Etartre – Table d’hôte – Convives très divers – plat de viande et pomme de terre cuite à l’eau pour 1,5 F + 2 f de vin – C’est maigre – Couché dans un lit petite chambre derrière étage très bien – sommier métallique un peu mou –

Il parait que le Capitaine CHARLES est nommé commandant, Capitaine MONBACH dégommé !

Lundi 30 Novembre 1914

Je suis toujours à OOSTVLETEREN et je m’embête ferme – Déjeuner et dîner au restaurant – le déjeuner est assez bien

Mardi 1er Décembre 1914

L’Adjudant ?? vient me remplacer – Le Capitaine MARCHAND se dispute avec notre propriétaire et l’engueule ferme

Vendredi 4 Décembre 1914

Grande consommation de munitions

Samedi 5 Décembre 1914

RESCH part à OOSTVLETEREN

Dimanche 6 Décembre 1914

A 8 H , on nous prévient de nous tenir prêt à partir

Départ à 13H – Nous commençons le démontage des abris à peine commencés pour les emporter – On charge une partie de la charpente – Nous laissons un tas d’harnachement faute de place pour les transporter – Nous sommes remplacés par le 30ème 

ROULLAND ne trouvant pas le logement commence par coller notre section dans un champ labouré – Nous formons le parc non loin de l’église à coté d’une petite école – Une partie des hommes est logé dans la ferme, le reste dans l’église.

Popote dans une petite salle à manger avec véranda devant – propre mais petit – Dame, Monsieur, Jeune fille et fils grand gaillard qui serait bien pour faire un fantassin – Un capitaine d’Infanterie blessé deux fois et de retour au front loge dans la même maison – Ma chambre étant occupée par un officier médecin, j’en cherche une autre – J’en trouve une petite dans un estaminet – LAVOISIER couche dans le grenier au dessus – A la nuit  le sous lieutenant de CHATEAU LATOUR qui nous cherche depuis 4 H du matin – Il commande une batterie de 90 que nous devons prendre en subsistance pendant 24 H – Nous l’invitons à dîner – Nous logeons ses hommes avec les nôtres et ses sous-off pareil- La ferme de ROUTACH –  les cent sous officiers au hameau de ST RIJKERS

Lundi 7 Décembre 1914

RESCH revient d’ OOSTVLETEREN – CHATEAU LATOUR déjeune avec nous avant de repartir

Mercredi 9 Décembre 1914

Départ de GIJVERINKHOVE à 15 H – nombreux détours pour respecter les sens de circulation – entre ELVERDINGE et POPERINGE route très mauvaise – des quantités de voitures sont versées = fourgons, fourragères, … Devant nous le fourgon de la 3ème SMA dont le conducteur est seul, bascule et tombe dans le fossé – A un endroit le pavé est complètement défoncé – je fais mettre un servant de chaque coté avec une lanterne – Arrêt  prolongé – Nous découvrons un bonhomme appuyé à un poteau qui nous regarde défiler ( Il est 22H) – Ce mec parait louche – malgré son livret          nous l’embarquons – 50 m plus loin nous en trouvons un autre qui détale à travers champ- Nous l’embarquons aussi sans explications –

Arrivée à POPERINGE vers minuit – Il commence à pleuvoir

Jeudi 10 Décembre 1914

Parc formé sur la grand place, dans le boue – nous mangeons quelques sardines et buvons un verre de café sur notre petite table – Pas de cantonnement – Nous allons nous abriter dans le couloir de l’Hôtel de ville – Les hommes font du feu sur la place – à l’hôtel du « Houthin ou Moullin? » des officiers mangent – nos hommes dorment dans le café

Nous découvrons des braseros et nous en faisons donner un à nos hommes – RESCH dort sur un banc, le Capitaine sur un autre – LAVOISIER dans les escaliers – moi sur une chaise ! Il fait froid – je me promène sur la place –

Au matin, un officier me fait rentrer dans son bureau où je me chauffe prés d’un poêle – Petit déjeuner à l’Hôtel  –

Je pars à 9 H pour Ypres avec des munitions – Parc formé provisoirement prés du Passage à Niveau – Déjeuner Frites Hareng – Je pars avec LEBRUN chercher les Etats Majors des 38 et 42  – Pendant ce temps le parc s’installe à un endroit déjà occupé où il y a déjà quelques abris – Après on retrouve le Capitaine « HUTUN BUEX « 

je vais visiter YPRES – Nombreux trous d’obus – maisons démolies – les halles aussi c’est navrant – Il tombe encore quelques obus sur la ville – mon trompette n’a pas l’air rassuré – nous trouvons le parc installé à un autre emplacement – En face une petite maison avec la place pour quelques chevaux et un grenier pour les hommes – Dîner avec les sous-officiers et brigadiers – « GELOT ? et BOITLOUP ? «  s’occupent de la cuisine – Je couche dans une étable à lapins – Fusillade et canonnade n’arrêtent pas.

Vendredi 11 Décembre 1914

Des obus tombent tout prés du parc – Le Colonel BERTRAND me fait déménager – Le Capitaine de gendarmerie nous fait faire un immense détour –

Je vais à l’Etat Major du 38ème  – Le colonel RAGUNS réclame ses téléphones que BOUVET oublie d’amener – Je cours les chercher – Il tombe encore quelques obus – La section est embourbe dans un chemin avec de la boue jusqu’aux moyeux – Il pleut – Il fait nuit – 5 caissons y restent toute la nuit, on dételle les chevaux et on les ramène – Je cherche un cantonnement prés du nouveaux parc – Je loge mes hommes et moi-même dans une ferme avec un échelon du 61éme – Le reste se disperse un peu partout – Je dîne d’une boite de pâté de foie – Le Lieutenant du 61ème me fait trouver du pain : j’en envoie à mes hommes – Il y a un tas de réfugiés dans cette ferme – Je couche dans un grenier avec les officiers et sous-officiers du 61ème – je suis trempé et dors à peine tellement j’ai froid aux pieds – Je loge mon cheval dans une étable à coté des vaches.

Samedi 12 Décembre 1914

Recherche d’un nouveau cantonnement – Déjeuner dans un estaminet – Je cours les fermes pour loger mes hommes – C’est difficile – à 2 H le lieutenant CHATEL vient me remplacer

Je rentre à POPERINGE – le bureau est installé dans un estaminet – le parc dans un terrain dégoûtant – Heureux, nous trouvons des chambres en ville – J’en ai une chez Mr TRUWART ? – petite chambre – petit lit de jeune fille dans lequel j’ai horriblement mal – Le Capitaine loge chez une pâtisserie

Dimanche 13 Décembre 1914

Je demande un peu de savon dans la maison : on n’en a pas !!!Le commandant CHARLES m’engueule parce que je n’avais pas compris la mission dont il m’avait chargé – j’avais laissé des caissons vides au parc – je m’en défend vigoureusement

Mardi 14 Décembre 1914

J’ai eu un peu de fièvre toute la nuit – Je reste couché toute la journée – La propriétaire me rencontre dans le couloir et m’invite à venir me chauffer prés du feu.

Jeudi 17 Décembre 1914

De service à la gare toute la journée – brume épaisse – à peine le temps de déjeuner – je colle une punition à un brigadier de la section….. – je signale le fourgon du Capitaine DEBRUM ? arrivé 2 H en retard.

Dimanche 20 Décembre 1914

Je passe l’après midi chez ma propriétaire – elle  me fait voir tous les travaux de sa fille : peinture, dentelle,… je mange des confitures très bonnes en buvant du café ignoble qui ne contient que de la chicorée

Mercredi 23 Décembre 1914

Je commande la corvée d’échange des mousquetons contre des carabines – Nous arrivons trop tard – je me fais ré-engueuler par le Commandant CHARLES.

Jeudi 24 Décembre 1914

Même corvée que la veille – Il gèle – Je prend le café avec le Lieutenant des chasseurs et celui de l’équipe mobile – Distribution des carabines dans les sections – Ca n’est pas drôle – Il faut les trouver – La nuit arrive : il fait de plus en plus froid – J’en ai fini qu’à 18 H

A l’occasion du réveillon, nous offrons à dîner aux sous-officiers dans la grande salle de l’estaminet : Chansons, Phonographe, Champagne

Vendredi 25 Décembre 1914

Distribution de jouets aux gosses de la maison, il y en a 7 qui sont heureux comme des rois – nous offrons une boite d’    ? à la famille

Je pars pour VLAMERTINGE   après déjeuner          avec MARTEAU  – Installation très sommaire dans un estaminet avec l’ambulance 7 – Les médecins sont très aimables – Nous apportons ce que nous avons et faisons popote ensemble. La vieille de l’estaminet ne comprend pas un mot de Français mais rouspète toujours : elle veut tuer le cuisinier ! – Heureusement que sa fille est là pour arranger les choses – Le parc est plein de boue –  Nous couchons sur de la paille dans un coin de la salle – il faut enlever tout le matin – les chasseurs à pied ont envahi notre cantonnement – on les fait déguerpir – Leur Capitaine n’a pas l’air content – Eclairage à l’acétylène épatant

Samedi 26 Décembre 1914

On s’embête ferme à VLAMERTINGE – Le lieutenant LACOURT ? est remplacé par GUILMOTS ? , qui veut faire du service

Dimanche 27 Décembre 1914

Retour à POPERINGE, c’est pas trop tôt

Mercredi 30 Décembre 1914

Départ de POPERLINGE à 10 H du matin – arrêt prolongé sur la grand place – arrivé à  VENDEGHEM ? vers 15 H – Installation au château inhabité : il ne reste que le jardin et la ferme – Tous les sous-officiers sont également logés – Les déguisements sont à la mode ce soir –

Grande chambre – poêle

Jeudi 31 Décembre 1914

Le capitaine va au rapport

Vendredi 1er Janvier 1915

Visite au Commandant  CHARLES – Souhaits, congratulations et tenue remarquable On                  : culotte(chaire à bande rouge, veste kaki avec patte d’épaule et …..

L’Etat Major vient toucher sa solde et est épatée de notre installation

Après déjeuner réception des officiers à la section : champagne, café, liqueur, cigares, dans le grand salon du château – Revue du capitaine RONBACH – 1er prix

Je répare les sonnettes électrique de la maison. Je découvre un immense bassin, pour prendre des douches

Dîner avec LACOMBE et LEHMAN : table épatante, chemin de tables, 3 verres, houx – bar en cravate blanche – asperges – Les étonnements de nos invités – soirée musicale, vocale et travestis avec le concours des sous-officiers : chanson, phono, piano

Samedi 2  Janvier 1915

Promenade à cheval à CASSEL  ou Hirel – Pluie averse – achat d’un colis de veau et d’huîtres – Poulot a toujours des crevasses

REPOS A COULLEMELLE (Somme)

Dimanche 3 Janvier 1915

Départ à 7H30 – Arrivée à 9H à la gare de CASSEL – Corvée de paille à 2 km de là – Il faut agir brutalement avec le fermier qui veut me coller de la paille humide – Embarquement wagon couloir – L’Etat Major est soigneusement relégué à un bout par nos soins – ROMBACH s’invite pour le thé – Nous l’évitons poliment – Déjeuner avant de partir et apéritif – C’est cher mais c’est bon – Dîner dans le train – Je n’ai pas faim – Arrivée à MONTDIDIER à minuit.

Lundi 4 Janvier 1915

Débarquement dans la boue    – ponts volants embourbés – terminé à 2 H – Départ : je voyage sur un fourgon – je suis gelé et marche fréquemment à pied – Arrivée à COULLEMELLE à 4 H –

Pendant qu’on cherche le maire, nous entrons dans une épicerie qu’on a fait ouvrir – Le marchand vend à la porte de son magasin – petit déjeuner avec un hareng saure – les harengs ont beaucoup de succès – Nous attendons le jour dans la ferme THIEBAULT après avoir formé le parc – Je me fais une tasse énorme de chocolat – Nous tombons de sommeil – Recherche d’un cantonnement – Installation chez Monsieur MASSON qui est absent – La concierge n’est pas agréable – Je rentre dans la cuisine par la fenètre – Une fois installé,, la concierge donne tout de même la clef qu’elle prétendait ne pas avoir – J’ai une chambre où il pleut partout grâce à l’humidité

Mardi 5 Janvier 1915

Le Capitaine RONBACH veut « rompre notre trio » : C’est le       du refus de l’invite à notre thé et aussi de l’histoire du débarquement de ses chevaux – Les sous-officiers de l’Etat Major s’en étant     le train a failli repartir avec le wagon de l’Etat Major – RESCH a déclaré tout haut « qu’il se foutait des chevaux du Capitaine MONTANT » – Ce dernier l’a malheureusement entendu – Le Capitaine flanque 4 jours d’arrêts à chacun des sous officiers de l’Etat major – RONBACH veut envoyer LAVOISIER et RESCH à la 1ère SMI

Mercredi 6 Janvier 1915

Après midi à MONTDIDIER avec LEBRUN – A l’occasion des rois, nous invitons ROMBACH à déjeuner avec LACOMBE et LEHMAN – Le potage velours est trouvé exquis – Nous craignons que ROMBACH ne s’installe à notre popotte – Ce reps l’amadoue et si LAVOISIER est muté, il n’est plus question de nous enlever un lieutenant.

Mr MASSON veut voir sa maison, nous l’invitons à dîner – Il est heureux et plus aimable que sa concierge et mets toutes ses chambres à notre disposition

Jeudi 7 Janvier 1915)

Vendredi 8 Janvier 1915

Je suis chargé de surveiller les douches de la section – installation assez sommaire – Une vingtaine de baquet dans un hangar – un locomobile fournit de l’eau chaude

Samedi 8 Janvier 1915

Promenade à MONTDIDIER avec le Capitaine – Un aviateur     fait des loopings au dessus de la ville

Dimanche 10 Janvier 1915

Promenade à cheval à FOLLEVILLE – église pas très ancienne – Vieux château en ruine – panorama épatant du haut de la tour

Lundi 11 Janvier 1915

Mardi 12 Janvier 1915

Nous recevons 16 chevaux de 3 ou 4 ans – Nous en choisissons 3 de selle pour nous

Mercredi 13 Janvier 1915

J’essaie une jeune jument assez docile

Jeudi 14 Janvier 1915

Vendredi 15 Janvier 1915

Promenade à cheval à BRETEUIL avec le Capitaine – Passé la gare de BRETEUIL – on y remarque de nombreuses femmes de militaires – d’ailleurs il y a déjà plusieurs jours que des connoniers et des sous officiers ont fait venir les leurs – Je ne me gène plus et envoie une lettre à MARGUERITE (DERAMOND ndlr) pour qu’elle vienne.

BRETEUIL ville – récolte de nombreux calendriers pour orner notre SNM

Samedi 16 Janvier 1915

Je téléphone à PIERRE ( DERAMOND ndlr) pour qu’il vienne Lundi – ROMBACH entend et me préviens que l’on part

Dimanche 17 Janvier 1915

Je vais à la gare de Breteuil au galop – MARGUERITE et sa MERE arrivent à 10H13.- Nous prenons une voiture jusqu’à COULLEMELLE – Après midi je vais me promener à FOLLEVILLE avec MARGUERITE – escalier de la tour très raide – Jardin- Banc …. Mme DERAMOND va à COULLEMELLE, on rentre avant la nuit

LACOMBE nous présente Mme LACOMBE. Nous avons aussi remarqué Mme LEHMAN. GILLES me téléphone : PIERRE est parti à AMIENS et sera demain à MONTDIDIER jusqu’à 12H30.

Lundi 18 Janvier 1915

MARGUERITE et sa mère partent à 10 H dans une petite carriole qu’on est obligé de pousser en route. Il a neigé cette nuit – Arrivée à MONTDIDIER tard pour voir PIERRE.

La section part à 13 H           de 16 H à 18 H – Averses de neige – boue – Je trouve MARGUERITE et sa mère – Nous montons tous les 5 diner à l’Hotel ST ELOI à MONTDIDIER – Promenade nocturne dans la neige, c’est très pittoresque – Bon dîner – MARGUERITE et sa mère attendent le train de PARIS par AMIENS en refusant de monter avec nous –

Réparation de la portière qui n’a pas de vitre – Nous nous vengeons sur les étiquettes que nous emportons

Départ 21H 40 – Nous revoyons MARGUERITE et sa Mère sur le quai – Nous nous octroyons les places pour avoir 2 compartiments et chacun notre banquette.

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